Mon état d'esprit
Ne croyez pas que tout va toujours mal. D’ailleurs, tu le sais, toi. Quand on vous annonce que vous allez mourir, au début, vous avez l’impression que tout s’effondre, que tout est déjà fini. Vous pensez même en finir de suite. Pour ne pas traîner. Mais vous vous raccrochez à des choses qui demeurent importantes : les autres. Les autres, c’était toi, maintenant, c’est aussi lui ou elle. Et c’est aussi la famille, les amis. Quand j’ai avoué à Justine qu’il ne me restait plus qu’un an et demi, ça l’a abasourdi elle aussi. Et puis, pour finir, nous avons construit notre avenir : un mariage et un enfant. Deux des rares traces qui resteront de moi bientôt.
A partir de ce moment, l’avenir se dégageait. Et j’ai décidé de m’accrocher le plus longtemps possible. NON, JE NE MOURRAI PAS EN NOVEMBRE. Je veux connaître encore un printemps. Je veux connaître mon enfant. Je veux t’aimer.
Vivre ou mourir n’est plus mon seul objectif. Aujourd’hui, je veux CONSTRUIRE. Construire l’après.
Aujourd’hui, je suis heureux. Avec des coups de blues, mais heureux.
Je ne parle plus de ma maladie. Je la subie, mais je l’oublie.
En échange de ma vie, elle m’a donné trois choses : un mariage et un enfant à venir. Ce sont les deux plus belles. La troisième, c’est que je me suis toujours acharné à tenter d’arrêter de fumer, sans jamais y arriver. Aujourd’hui, c’est le cadet de mes soucis. Il faut bien prendre quelque fois les choses à la rigolade.
Mais de cette maladie, jamais je n’en parlerai plus. Sauf aux docteurs.